Du petit village rural à la cité urbaine

De la seigneurie à la cité urbaine, découvrez l'histoire de votre ville.

Savigny : de la seigneurie à la cité urbaine

  • La seigneurie d’Etienne de Vesc

Les sources les plus anciennes conservées aux Archives communales nous permettent de remonter jusqu’à Etienne de Vesc (vers 1445-1501), conseiller du roi Charles VIII et seigneur de Savigny. Etienne de Vesc réside souvent à Savigny. Il entreprend, avec l’accord du roi, de reconstruire le château existant et d’agrandir le domaine. La demeure présente toutes les caractéristiques d’un château fort : donjon, douves larges et profondes remplies par l’eau de la rivière et un pont. Même si le donjon a disparu, le château, aujourd’hui lycée Corot, conserve encore tous les aspects de cette époque. Savigny connaît alors une période de prospérité qui va se prolonger jusqu’au XVIe siècle.

  • Savigny village

A la veille de la Révolution, Savigny compte environ 800 habitants. L’habitat se concentre autour des deux châteaux : celui de Savigny village et celui de Grand-Vaux. Les vignes et vergers couvrent le coteau, les terres labourables couvrent le plateau.

En 1802, le Maréchal d’Empire Davout et son épouse Aimée Leclerc achètent le château de Savigny. Ils vont contribuer à l’essor de la commune. Nous devons à Aimée Leclerc la première école de filles ainsi que l’école – mairie – presbytère (aujourd’hui l’école municipale d’arts plastiques). Elle se bat également pour que la nouvelle ligne de chemin de fer Paris-Orléans s’arrête à Savigny en 1844. Cette modernisation des transports va entraîner une augmentation de la population, évaluée à 1710 habitants en 1912.

  • Le phénomène des lotissements

Après la Première Guerre mondiale (1914-1918), les premières constructions remplacent vignes et vergers sur le coteau, à proximité de la gare. Sur le plateau, les terres cultivées vont être vendues à des sociétés immobilières qui vont les découper en parcelles à lotir. Les nouveaux acquéreurs, souvent des Parisiens qui ont quitté l’air malsain de la ville pour les bienfaits de la campagne, sont assez modestes. L’achat du terrain grève leur budget. Beaucoup vont bâtir eux-mêmes leur habitation, souvent un cabanon, et cultiver un potager sur le reste du terrain. En 1925, Savigny est quasiment loti. Les conditions de vie sont difficiles pour ces premiers habitants qu’on appelle rapidement les « mal-lotis ». Les pouvoirs publics doivent intervenir pour que des travaux de grande ampleur soient lancés. Trois à quatre années suffisent pour aménager les rues, les réseaux de gaz, d’électricité et les égouts. L’augmentation de la population (11 592 habitants en 1930), oblige la municipalité à construire de nouveaux équipements publics (écoles, marchés, cimetière…). Le village rural d’avant-guerre est désormais une ville pavillonnaire.

  •  Les petits et grands collectifs

Après la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), la France doit faire face à une nouvelle crise du logement. Le pays n’a pas encore reconstruit toutes les habitations détruites, parallèlement la population augmente. Il faut construire massivement et rapidement. On commence également à construire de petits immeubles collectifs (Les Tilleuls, le 111…). En 1960, la ville compte 21 422 habitants.

Un nouveau bond démographique a lieu avec l’apparition des grands ensembles. Les Français migrent massivement vers les villes. Le pays connaît alors une poussée démographique exceptionnelle due au baby-boom et au rapatriement des Français d’Afrique du Nord suite à la décolonisation. Les pouvoirs publics décident alors la création de grands programmes d’ensembles collectifs (Grand-Vaux, Grand-Val, les Prés-Saint-Martin). On construit en hauteur pour libérer de l’espace au sol, ce qui permet de conserver des espaces verts et de construire des équipements publics : un centre commercial, des écoles, une église. En 1967, la ville compte 30 182 habitants.

  • Un retour au pavillonnaire

Au début des années 1960, les villes d’Epinay et de Savigny s’entendent pour échanger des terrains (essentiellement agricoles et très peu habités). Savigny récupère 65 ha, ce qui lui permet de créer un tout nouveau quartier en 1969 : Clair-village. Des équipements publics sont encore une fois créés : une école, un collège, un centre commercial. Entre 1988 et 1992, la Zone d’aménagement concertée des Gâtines est réalisée : elle comprend 360 pavillons et une zone d’activités de 8 ha. En 1999, la ville compte 36 612 habitants.

  • Des petits collectifs sur les grands axes

Après un déclin démographique vers 2015, la ville est redevenue attractive (proximité de Paris, A6, aéroport d’Orly, ville pavillonnaire). On construit de nouveau des petits logements collectifs, essentiellement sur les grands axes. En 2020, la ville compte 37 441 habitants.