Histoires de familles

Ces familles saviniennes qui ont fait l'histoire au fil des siècles...

Les Davout

Louis Nicolas D’avout (1770-1823) naît dans une famille d’ancienne noblesse bourguignonne. A dix ans, il intègre l’école royale militaire d’Auxerre puis celle de Paris que vient de quitter Napoléon. Très tôt influencé par les idées de la Révolution, il abandonne la particule de son nom. Général de brigade en 1794, il est bientôt présenté à Bonaparte. En 1801, il est nommé grenadier à pied de la garde des consuls. La même année, il épouse Aimée Leclerc, sœur du Général Leclerc (époux de Pauline Bonaparte, sœur de napoléon). Par cette union, il rentre dans le cercle du futur empereur. De cette union naissent 8 enfants, dont 4 meurent en bas âge. Les époux s’installent en 1802 à Savigny, dans le château. Dès lors, Aimée préfère sa campagne savinienne aux fastes de la Cour.

Davout, quant à lui poursuit sa carrière militaire et reçoit en 1804 le titre de Maréchal de l’Empire. Grand stratège, il remporte plusieurs victoires qui lui valent les titres de duc d’Auerstaedt et de prince d’Eckmühl. Au retour d’exil de Napoléon, il est nommé ministre de la Guerre. C’est lui qui signe la capitulation de Paris en 1815 après la défaite de Waterloo. Dès lors, il passe ses dernières années à Savigny. Il participe à la vie du village en devenant maire en 1822 mais meurt l’année suivante. Après sa mort, son épouse, la Maréchale, continue d’œuvrer au développement de Savigny, malgré des relations houleuses avec la municipalité. En 1843, la nomination de son fils aux fonctions de maire apaise les tensions entre Aimée Leclerc et la municipalité. Elle participe à la construction d’une école de filles, d’une école-mairie-presbytère et à celle de la gare. La Maréchale rend son dernier soupir, 45 ans après son époux, dans son hôtel de Monaco à Paris.

Les Vigier

Achille Vigier est le fils de Pierre Vigier, fondateur de la Société des bains publics de Paris. Pierre Vigier fait rapidement fortune et peut acquérir plusieurs propriétés dont, le 15 juillet 1797, le domaine de Grand-Vaux à Savigny, qu’il ne cesse d’agrandir jusqu’à sa mort en 1817.

Son fils Achille est son unique héritier. Il a 16 ans. Sa richesse lui permet d’épouser, le 5 août 1820, la fille de son « voisin » à Savigny, Joséphine Davout. Après le décès de sa jeune épouse l’année suivante, le jeune veuf reste à Savigny. Il est élu maire en 1823, succédant au Maréchal Davout, son beau-père décédé. Son mandat sera renouvelé en 1826. En 1831, il abandonne son mandat de maire pour aller se faire élire député dans le Morbihan où sa belle-famille (il s’est remarié en 1824) est propriétaire. Il conserve cependant sa place de conseiller municipal et son château de Grand-Vaux. Il fera carrière dans la politique jusqu’en 1848. Il s’éteint dans son hôtel parisien le 17 janvier 1868. Son fils aîné Joseph hérite alors du château de Grand-Vaux (qu’il revendra en 1872) et, quelques mois plus tard, au décès de sa grand-mère la Maréchale, du château de Savigny.

La famille Petit

De 1744 à 1916, cette dynastie d’agriculteurs exploite la plus importante ferme de Savigny-sur-Orge : la ferme de Champagne. Ce domaine de 200 ha est la pointe de la modernité. Les Petit développent dès 1850 la polyculture intensive et, en 1854, réalisent les premiers essais français de distillation de betteraves à sucre. Troisième fortune de Savigny (derrière la famille Davout et la famille Vigier), les membres de la famille Petit sont des personnalités locales importantes. Trois d’entre eux occuperont le premier rang de la commune : Charles Pierre PETIT, maire du 30 prairial an VIII (19 juin 1800) au 7 avril 1811, Jules Henri PETIT, de juillet 1840 à juillet 1843 après avoir été conseiller municipal, et Charles Antoine, de juillet 1869 à août 1872. Le dernier exploitant de la ferme, Louis Petit, meurt à Verdun en 1916. Ses enfants, trop petits, ne reprennent pas l’exploitation. Les terres de la ferme sont divisées en parcelles par des sociétés immobilières et vendues pendant les années 1920-1930.

La famille Mézard

Ancienne famille de Savigny, présente depuis le XVe siècle, ils exploitent une des grandes fermes de Savigny pendant plus de 3 siècles et demi ; Plusieurs membres de la famille ont marqué la commune : Charles-Jacques, maire de 1791 à 1795 et Louis-Jacques de 1847 à 1860. Un des derniers représentants de la famille, Louis-Jacques, meurt pendant la Seconde Guerre mondiale à Dunkerque.

La famille Dorgère

Les Dorgère possèdent une ferme située au 17 Grande rue au début du XVIIIe siècle. La famille agrandit peu à peu son domaine. La ferme devient trop exigüe, la famille achète donc un terrain avenue de la gare (actuelle avenue Charles-de-Gaulle) et construit par étape une nouvelle ferme : la grange d’abord à partir de 1887 puis l’extension des bâtiments agricoles. La ferme s’agrandit, de nouvelles constructions apparaissent. En 1907, les Dorgère exploitent environ 30 ha. La ferme avenue de la gare est rachetée en 1928 par la municipalité pour y installer la nouvelle mairie. La famille vend ses terres après la Première Guerre mondiale, elles sont divisées en parcelles et vendues en parcelles à lotir.

La famille Teper

Isaak Teper naît le 25 février 1882 à Kichinev en Moldavie. Il épouse Zivia Garbarg, originaire de la même ville.  Suite aux pogroms de 1903 et 1905, le couple quitte le pays et vient vivre à Paris. En 1917, ils demeurent au 186 rue du Faubourg-Saint-Antoine à Paris, proche de l’hôpital Saint-Antoine. Naturalisé Français le 24 novembre 1924, Isaak exerce la profession de tailleur d’habits. Le couple a 4 enfants : Maurice, Fanny, Renée et Georges. Isaak est un peu rêveur, il aime la littérature, les chansons, la poésie.

Isaak est également militant. Militant socialiste, communiste, et surtout militant de terrain : il crée une association de secours mutuel pour les nouveaux arrivants et devient le gérant officiel du journal parisien Naie Presse (La presse nouvelle), rédigé en yiddish. Ce journal, publié jusqu’en 1993, est de tous les combats : pour l’unité des travailleurs juifs, pour le front populaire, contre les accords de Munich… Il paraîtra même pendant la guerre, en toute clandestinité. Au cours de l’année 1940, le couple déménage à Savigny-sur-Orge au 35 avenue Pasteur, dans une petite maison. Il y tient une épicerie. La police arrête Isaak le 9 décembre 1942. Interné au camp de Drancy, il est envoyé à Auschwitz le 13 février 1943. Zivia va connaître le même sort : emmenée à Drancy le 19 février 1943 après une convocation à la Préfecture de police, elle est déportée à Sobibor le 25 mars 1943. Aucun des deux ne reviendra. Leurs enfants, eux, échapperont à la déportation. D’eux, nous ne connaissions que les transcriptions de leurs décès sur nos registres. Les photos envoyées par l’arrière-petit-fils du couple, Sébastien, nous permettent aujourd’hui de mettre des visages sur nos archives administratives, et ne pas oublier ces histoires individuelles traversées par la grande histoire.

La famille Koenigswein

Sarah et Isaac Koeningswein naissent à Varsovie. Dans les années 20, ils émigrent à Paris, au 24 rue des Rosiers. Isaac est tailleur. En 1934, comme bon nombre de Parisiens, ils achètent 2 terrains sur le plateau de Savigny pour venir s’y mettre au vert les week-ends. Le 16 juillet 1942, ils sont arrêtés par la police française lors de la rafle du Vel’ d’Hiv. Conduit ensuite au camp de Drancy, ils vont être déportés à Auschwitz-Birkenau. Ils n’en reviendront pas. En 1976, les terrains de Savigny entrent, au terme de la prescription centenaire, dans le patrimoine communal. En 1986, la Ville décide de vendre les parcelles, trop petites pour y construire un équipement communal.

Dans les années 2000, une petite nièce d’Isaac et Sarah Koenigswein demande réparation auprès de la CIVS (Commission d’indemnisation des victimes de spoliation). Pour honorer la mémoire des deux époux, la Ville proposera, en accord avec la famille, de renommer le square Albert Ier en « Square des époux Koeningswein ». Lors de l’inauguration du square rénové, la famille des époux présentera aux membres de la municipalité des photos d’Isaac, nous permettant enfin de mettre une image sur un nom.

La famille Boguslawski

La famille Boguslawski arrive à Paris en 1925 et à Savigny, 48 avenue des Tilleuls, à partir de 1932. Les enfants sont scolarisés à l’école Jules Ferry. Le père Nathan est déporté de Drancy par le convoi n°49 du 2 mars 1943, à destination d’Auschwitz. Son fils Jacob Boguslawski, arrêté le jour du bombardement de Juvisy, est déporté par le convoi 73 du 15 mai 1944, à destination des Pays Baltes.

Famille Davout
Famille Vigier
Ferme Petit
Ferme Dorgère
Famille Boguslawski
Famille Teper
Famille Koenigswein