LES JOURNEES DU PATRIMOINE
Du centre historique autour des deux châteaux (le château du village - actuel lycée, et le château de Grand-Vaux aujourd'hui détruit) au développement des lotissements puis à la naissance des grands ensembles, retracez l'histoire de Savigny à travers le fonds des cartes postales des Archives communales.
L’orge
L’Orge forme la délimitation naturelle entre Savigny-sur-Orge et les communes de Villemoisson, Morsang-sur-Orge et Viry-Châtillon. Au début du XXème siècle, toute une vie anime les berges de la rivière. De nombreux ponts ou passerelles permettent de traverser facilement. Le parc du château et des belles propriétés de la rue des Rossays s’étendent jusqu’à au bord de l’eau.
L’Orge invite à la pêche et aux promenades en barques.
Les berges sont ponctuées de nombreux lavoirs, et de la blanchisserie de Narcisse Guillon. Les femmes viennent y laver leur linge et échanger les derniers potins.
L’eau de la rivière alimente le moulin Joppelin, situé sur la rive de Viry mais dépendant du domaine du château de Savigny. Démoli en 1813, il est reconstruit et prend le nom de moulin d’Eckmühl, en hommage au maréchal Davout, propriétaire du château. Il sera ensuite transformé en brasserie, qui produit la bière de Savigny, puis reconverti en entreprise de peinture en 1930. Le bâtiment sera détruit en 1967 et remplacé par un ensemble immobilier.
Rue des Rossays
Cette rue s’appelait autrefois Grande rue de Savigny au Rossay parce qu’elle conduisait au moulin du Rossay qui se trouvait sur l’Yvette. La rue de Rossay devient rue des Rossays dans les années soixante.
Au n°5 (actuel n°12) se situait l’ancien bureau de poste. La directrice du bureau était une des tantes de Blanche Soyer (1843-1911) dite Baronne Staffe, auteure de traités de savoir-vivre. La poste déménagera dans l’actuelle rue Mézard en 1905.
Aux numéros 8 et 10 se trouvait la manufacture de fleurs artificielles Ducrocq-Duval.
Au n°14 habitaient Louis Ducos du Hauron, inventeur de la photographie couleur, et sa famille (son frère, sa belle-sœur et son neveu). Il va y installer son laboratoire et y poursuivre ses recherches. Il y vivra de 1902 à 1914.
Au n°46 vécurent les journalistes Georges Poidebard de la Bruyère et Séverine. Cette dernière, engagée et militante contre les injustices sociales, dirigea notamment le quotidien « Le cri du peuple » créé par Jules Vallès lors de la Commune de 1871. Elle est la première femme journaliste d’investigation.
Quelques commerces jouxtaient les habitations, en témoigne sur la vue la boulangerie Viennot, où se trouve aujourd’hui encore une boulangerie.
L’ancien café buraliste « Au rendez-vous des touristes » de Joseph-Auguste Thévenet, était également receveur des postes et éditeur d’un grand nombre de cartes postales de Savigny.
L’école mairie presbytère
Jusqu’en 1847, l’école et la mairie sont situés rue d’Enfer, l’actuelle rue Charles Rossignol.
Mais dès 1844, l’instituteur se plaint de sa salle de classe. Elle est exiguë et insalubre et est reconnue dangereuse pour la santé du maître et de ses élèves.
En 1847, la commune se porte acquéreur d’une maison située près de l’Église.
Elle y construit, avec l’aide de la maréchale Davout, un nouveau bâtiment qui contiendra la mairie, l’école des garçons (les filles iront à l’école Joséphine) et le presbytère.
En 1883, lorsque l’école déménagera dans des locaux plus grands, avenue de la Gare (l’actuelle avenue Charles de Gaulle), la mairie s’agrandira dans les anciennes classes.
Le bâtiment abrite aujourd’hui l’école municipale d’arts plastiques.
En 1988, lors de travaux de rénovation, des ouvriers vont retrouver la première pierre. Elle contenait des pièces de monnaie datant de Louis-Philippe, un napoléon, une médaille à l’effigie du maréchal Davout et un parchemin totalement détruit.
L’église Saint-Martin
La présence d’une église adjacente au domaine du seigneur est attestée dès le XIème siècle. Maintes fois agrandie, remaniée, restaurée, il est difficile d’établir les différentes étapes de sa construction avec certitude. On sait cependant qu’un bas-côté droit est construit au XIIème siècle et que quatre cloches sont installées et bénies en 1587. Le bas-côté gauche sera ajouté au XVIIIème siècle. Cet agrandissement entraîne la suppression du cimetière situé autour de l’Église, le nouveau étant installé rue du Mail.
Beaucoup de modifications datent du XIXème siècle. Vers 1840, le portail d’entrée côté Nord est allongé avec la création de plusieurs chapelles. En 1848, on construit une tribune et on installe un petit orgue. Vers 1865, on construit des voûtes ogivales dans le bas-côté gauche et on pose des vitraux au fond du chœur.
Au XXème siècle, une restauration en profondeur est entreprise. Elle permet de mettre à jour un arc roman du XIIème siècle qui confirme l’origine très ancienne de l’église.
L’Église est consacrée sous le nom de Saint-Martin en 1493.
Les écuries du château
Les écuries du château, visibles sur la gauche, sont agrandies en 1807 par la maréchale Davout. Pour cela, elle obtient de la municipalité le déplacement de la rue de l’Église, reportée de quelques mètres.
Rue du Mail
De l’autre côté de la Place Davout se trouve la deuxième zone commerçante du Vieux Savigny. A droite, la terrasse du Coin d’Or. Cet hôtel-restaurant fait également office de café, pâtisserie et glacier.
C’est sur le Mail et la place du Château que se déroulait la foire Saint-Martin. Celle-ci existait depuis le XVème siècle. Vers 1816, c’était l’une des foires les plus importantes du département.
Au carrefour des rues du Mail et de l’Eglise, l’éditeur de cartes postales Dauxerre qui a souvent photographié des groupes de femmes. Sur celle-ci, il s’agit peut-être d'employées de la manufacture d’apprêt pour feuilles et feuillages fondée en 1855 par Louis-Adolf Duval, qui sera maire de Savigny en 1870. Après la grande guerre, l’établissement, toujours tenu par la même famille, périclite, se reconvertit en fabrique de jouets puis ferme. Les locaux sont alors repris par un fabricant d’ampoules électriques.
En 1940, la famille Raufast y installe l’entreprise de fabrication de chaussure Doissouple, qui deviendra par la suite la boutique Kickers avant de fermer définitivement.
A l’instar de la Grande rue, la rue du Mail a accueilli de nombreux commerces et activités artisanales afin de répondre au mieux aux besoins des Saviniens : un cordonnier, la librairie du lycée en 1955, la boucherie Blanchard, le cafetier Billard au n°20 remplacé par un épicier… On y trouve même un cinéma, Le Bijou.
En 1736, suite à des travaux de rénovation et d’agrandissement de l’église Saint-Martin, le cimetière doit être déplacé. Le nouveau cimetière situé au n°36 de la rue du Mail est béni le 13 mai 1736. Les Inhumations s’y poursuivront jusqu’à 1834.
L’Oasis
Vers 1857, un prince russe Soltikoff fait construire pour Mademoiselle Andréa, artiste dramatique, une maison de maître rue des Rossays. L’entrée est précédée d’un rond-point entouré de bornes de pierre, reliées par des chaines.
Le nom d’Oasis est donné par Monsieur Bechoff, couturier place Vendôme à Paris, qui en devient propriétaire jusqu’à sa mort en 1920. Elle est ensuite rachetée par un industriel de Roubaix. Le domaine s’étendait jusqu’à l’Orge. Début des années 60, une grande partie du parc et ses dépendances sont remplacées par 523 logements.
Le château
Une demeure seigneuriale
Dès le XIème siècle, une tour de guet entourée d’une palissade est construite à l’emplacement de l’actuel château, sur une motte de terre. Entre le XIIème et le XVème siècle, la tour est remplacée par un manoir entouré de douves, flanqué de quatre tours et de deux ponts-levis. Le manoir est en ruine quand Etienne de Vesc, chambellan de Louis XI et précepteur de Charles VIII, devient le propriétaire du domaine. C’est sa femme Anne Courtois qui lui a apporté le domaine en dot. Etienne de Vesc obtient de Charles VIII l’autorisation de « fortifier et réparer sa dite maison de Savigny-sur-Orge ». Le manoir « de la motte » devient une splendide maison seigneuriale.
Plusieurs propriétaires vont ensuite se succéder, parmi lesquels, au XVIIème siècle, le comte de Montrevel, à qui l’on doit la réalisation du parc, et le Marquis de Vins qui agrandira encore le domaine.
L’empreinte des Davout
Le château retrouve de l’éclat en 1802 quand il est acheté par le maréchal Davout et son épouse aux héritiers Hamelin. Le maréchal étant souvent parti en campagne, c’est sa femme Aimée Leclerc qui restaure et aménage le château, fait construire des dépendances, deux pavillons d’entrée, une basse-cour, une volière, une laiterie…
Davout meurt en 1823, sa femme lui survivra jusqu’en 1868. Le château est revendu en 1872 à Monsieur de Dordelot, puis en 1881 au Marquis d’Alta Villa, grand Chambellan de la Reine d’Espagne Isabelle II qu’il accueillera en exil à Savigny. En 1883, le domaine finit par revenir à Alexis Duparchy, ingénieur de renommée mondiale, en compensation de travaux non payés. Il meurt en 1907. Sa Femme Elisa Roussel transformera le château en hôpital militaire pendant la Première Guerre mondiale.
Un établissement scolaire exceptionnel
En Juin 1940, le château est endommagé par les bombardements. Les héritiers Duparchy ne pourront faire face à la reconstruction. Son rachat par l’Éducation nationale en 1948 le sauve de la destruction. Annexe du lycée Lakanal de Sceaux, Il ouvre à la rentrée de 1950 avec seulement deux classes. Il sera baptisé Lycée Jean-Baptiste Corot en 1953 et devient un établissement autonome en 1954. Il accueille aujourd’hui 2500 élèves et étudiants.
Première Mairie rue Vieille (actuelle rue Charles Rossignol)
Le problème du local de la mairie apparaît pour la première fois dans les débats du Conseil Municipal en 1834. Le Maire fait remarquer au conseil "qu'il est nécessaire d'avoir une salle publique communale". Jusqu’alors, les conseils municipaux se déroulaient dans l’église.
La municipalité décide de l’installer au rez-de-chaussée de la maison d’école (des garçons) située rue d’Enfer (actuelle rue Charles Rossignol), et ouverte depuis 1832.
Enfin le 8 mars 1835 "Le conseil à l'unanimité approuve les travaux et changements faits. En conséquence la mairie occupera tout le rez-de-chaussée sur la cou."
Elle y restera jusqu’en 1848, date à laquelle elle est transférée rue de l’Église, dans de nouveaux locaux qui accueilleront aussi l’école et le presbytère.
Grande-Rue
La Grande-Rue est la plus ancienne rue commerçante de Savigny.
Courant XIXème siècle, la construction du rail et de la gare dynamise le commerce. L’artisanat agricole (meuniers, charrons, bourreliers…) et les marchands en bestiaux laissent la place à d’autres artisans et commerçants, qui répondent aux nouveaux besoins des Saviniens.
Au fil des années, plusieurs boutiques se succèdent. On peut se rendre chez les épiciers Ducrot et Noel (ils figurent sur le Guide Michelin de 1900 où il est signalé qu’ils possèdent un dépôt d’essence Moto-Naphta), ou chez Laprevotte où les saviniens s’approvisionnent en charbon, nourritures, mercerie, produits pharmaceutiques…Ces petits épiciers se multiplient au fur et à mesure que les parcelles du Plateau se lotissent. Les Saviniens peuvent également faire leurs achats à la boucherie Galland, à la pharmacie Clauss à l’angle de la rue Boudin (elle sera transférée rue de la poste – actuellement rue Mézard - au début des années 1900), à la boutique Fleur où on est bourrelier et marchands de chaussures, se faire beaux chez le coiffeur Danest, ou manger au café-restaurant de la Paix tenu par la famille Trouillet.
La Grande rue est devenue semi piétonne avec le 2ème contrat régional de 1990, on y trouve actuellement le conservatoire de musique installé dans un nouveau bâtiment depuis 1993, la MJC et quelques commerces.
Ancien hôtel des postes et des télécommunications
Cette maison, située à l’angle de la rue Mézard et de la rue Nouvelle a abrité le premier véritable bureau de poste et télécommunications de Savigny entre 1905 et 1956. Elle a la particularité d’avoir été construite avec les pierres du logis principal du domaine de Courte-Rente rasé en 1904 lors du doublement des voies ferrées de la ligne Paris-Orléans.
Lors du transfert de ce bureau principal dans un édifice neuf situé à l’angle de l’avenue Charles de Gaulle et la rue Courteline, les locaux conservent un statut de poste annexe jusqu’au milieu des années soixante.
Aujourd’hui, le bâtiment est un cabinet dentaire.
On peut apercevoir à l’angle de la rue Nouvelle, sur le trottoir de gauche, la pharmacie qui, dix décennies plus tard, est toujours présente.
Un peu plus loin se trouvait, jadis, le vendeur et éditeur de cartes postales (anciennement Léemput).
Place de la gare
La ligne de chemin de fer Paris-Orléans est inaugurée le 2 mai 1843. Dès 1844, grâce à l’intervention de la maréchale Davout, la ligne dessert Savigny et un bâtiment est construit pour matérialiser l’arrêt.
Dès 1900, on envisage de doubler les voies. Le projet se concrétise en 1903 et a des conséquences sur la voirie aux abords de la gare : la rue et la place de la Gare sont pavées, les ponts sous les voies sont agrandis ou reconstruits, le passage à niveau entre la gare et la place est supprimé, remplacé par un tunnel sous les voies. Lors de la construction des passages souterrains, certaines propriétés voient leur entrée modifiée, c’est le cas notamment de la Villa des Marronniers, dont le portail se retrouve à 3 mètres du sol !
Le petit bâtiment servant de gare est démoli, et une véritable gare est construite, celle que nous connaissons aujourd’hui. On peut toujours voir la frise en mosaïque indiquant « Chemin de fer d’Orléans ». La gare évolue perpétuellement, elle est actuellement en travaux pour la mise en accessibilité.
La petite place devant la gare sera mainte fois réaménagée, accueillant les voitures hippomobiles, puis les autobus, les taxis…
Le café Mathubert dispose désormais, grâce à la suppression du passage à niveau, d’une vaste terrasse. Le bâtiment actuel abrite encore un café.
Ecole Joséphine
En avril 1844 la Maréchale Davout offre de prendre en charge la construction d’une école de filles, école dont la nécessité se faisait sentir depuis déjà quelques années. A son ouverture en 1847, la Maréchale lui donne le nom de l’une de ses filles décédées, et en fait don à la commune.
Cette école comprend alors une classe, l’institutrice est une religieuse jusqu’en 1886. En 1851 y est ajoutée une classe maternelle appelée alors « salle d’asile » puis une seconde classe primaire en 1883, et une troisième après travaux en 1910.
L’école est laïcisée en 1886.
En 1932, l’école est fermée et les filles déménagent dans la nouvelle école Paul Bert à l’angle de l’avenue Carnot et de la rue de la Liberté.
Vers 1955, l’école Joséphine prend le nom d’école Joliot-Curie pour servir d’annexe à l’école Ferdinand Buisson, avant de céder les lieux aux cours municipaux d’arts plastiques (jusqu’en 2003) et aux activités associatives.
Avenue Gambetta
L’ancien chemin de Grigny prend le nom d’avenue Gambetta lors du conseil municipal du 15 juin 1903.
Le N°64 abritera le siège de la Kommandantur jusqu’en mai 1941.
L'église Notre-Dame de l'Espérance à Grand-Vaux
En 1960, les projets de construction des ensembles de Grand-Val puis de Grand-Vaux prennent corps.
L'église saint Martin se révèle insuffisante pour accueillir la population à venir. Il est donc envisagé de construire un autre lieu de culte dans le nouveau quartier.
Le père Dufour, curé de la paroisse Saint-Martin, s'entend avec la S.E.M.I.C.L.E. (société immobilière propriétaire des terrains), pour l'obtention d'une parcelle au cœur de la nouvelle cité. 4200 m2 sont ainsi cédés à l'Association diocésaine de Versailles pour y construire un lieu de culte "en harmonie avec les immeubles du grand ensemble".
Le projet est confié à monsieur Hébard, architecte de la cité, et la première pierre posée le 16 juin 1963 par l'évêque de Versailles.
La première messe est célébrée le 15 septembre 1964 et l'église est consacrée par Monseigneur Renard le 13 décembre de la même année.
Le bâtiment de 500 places sur 500 m2 a été construit à moindre frais car financé en majeure partie par les dons des paroissiens et des fidèles. Plusieurs artistes saviniens ont bénévolement contribué à la décoration du bâtiment.
Les vitraux ont été réalisés d'après une maquette de monsieur Lamarque, peintre. Bernard Augst, sculpteur, a dessiné les fonds baptismaux et offert le grand Christ en bois. La statue de la Vierge est une œuvre de madame Fayet-Leroy.
En 1972 le clocher accueille trois cloches d'Algérie, souvenir fort pour les nombreux rapatriés d'Afrique du Nord qui habitent alors Grand-Vaux.
Grand Vaux
Savigny est, jusqu’au XIXème siècle, un village. La population explose dans les années 20-30, tout le Plateau se couvre de maisons : c’est l’époque des lotissements. Un deuxième bond démographique a lieu dans les années 60-70 avec l’apparition des grands ensembles.
Les Français migrent massivement vers les villes, les logements sont surpeuplés ou insalubres et le confort est rudimentaire. Parallèlement, la France connaît une poussée démographique exceptionnelle. Le baby-boom d’abord : dans cette France apaisée et prospère de l’après-guerre, on fait des enfants. Le rapatriement des Français d’Afrique du Nord, ensuite, provoqué par la décolonisation.
Les pouvoirs publics décident alors la création de grands ensembles d’immeubles collectifs. Alors synonyme de progrès, l’image de ces cités devient au fil des ans négative. Grand-Vaux n’échappe pas à la règle. La mutation que le quartier s’apprête à subir est porteuse d’un espoir de renouveau.
La naissance du grand ensemble Grand-Vaux Grand-Val
Le domaine (parc et château) d’Achille Vigier vole en éclat avec la construction de l’autoroute du Sud (1953-1959). Le projet final, qui privilégie la ligne droite, prévoit de traverser le domaine de Grand-Vaux. L’autoroute va alors définitivement couper le château de son parc. Ces terrains vides, une aubaine en cette période de crise du logement, vont aiguiser l’appétit des constructeurs immobiliers.
Le château est démoli en 1958 et en 1961, la résidence Grand-Val (120 à 130 logements) sort de terre à l’emplacement du château, tandis que sur le parc, de l’autre côté de l’autoroute, 1521 logements vont être construits de 1961 à 1968, formant le nouveau Grand-Vaux.
Un nouveau programme ambitieux
En 1964, la création d’un passage souterrain permet de désenclaver physiquement le quartier et de le relier au reste de Savigny.
Il compte près de 1700 logements dans des tours (les escaliers en colimaçon seront rajoutés dans les années 80 en raison des nouvelles normes incendie) et des barres, de dimensions imposantes. Un tiers de la capacité d’accueil est réservé aux rapatriés d’Afrique du Nord, les « pieds-noirs ».
Par délibération du 28 juin 1962, le Conseil municipal baptise les nouvelles rues : l’artère principale s’appellera Henri Ouzilleau, les autres voies se nommeront Van Gogh, Degas, Maurice Utrillo, Renoir, Claude Monet, Paul Cézanne et Gauguin.
L’avenue Ouzilleau « délimite » la partie en copropriété de la partie logement HLM, qui constitue la moitié du parc de logement de Grand-Vaux.
Dans la partie en copropriété, une immense barre est construite en bordure du Pré-aux-Houches, vaste carré de nature de l’autre côté de l’Yvette, relié à la cité par un petit pont. Cette barre, appelée l’Yvette, est surnommée par les habitants la barre bleue, en raison de sa façade de la même couleur. Les différents ravalements n’y changeront rien et le surnom est encore utilisé aujourd’hui.
Derrière la barre bleue sont construits un gymnase, le groupe scolaire Saint-Exupéry en 1963, et une église (Notre-Dame d’Éspérance), financée par les paroissiens en 1964.
Derrière l’église et le groupe scolaire, on trouve des bâtiments en copropriété, les résidences « Les Roches » et « Les Sables ».
De l’autre côté de la rue Ouzilleau, les logements sont des HLM. Un centre commercial est construit entre les barres Utrillo et Degas et un deuxième groupe scolaire, Mermoz, est édifié en 1964 derrière la barre Monet.
Une piscine est évoquée en 1964, elle ne verra jamais le jour, tout comme le bowling et la salle de ping-pong. Cependant, les sportifs ne sont pas en reste : en plus du gymnase, des terrains de tennis à l’arrière de la barre Van Gogh, ainsi qu’un minigolf sont construits.
Les appartements, eux, sont tout neufs et fonctionnels. Les habitants bénéficient du chauffage central et de l’eau chaude au robinet, et à cette époque, c’est encore un luxe ! Les premiers occupants arrivent en 1964 et rapidement, la population s’élève à 6000 habitants.
Un village dans la ville
L’ambiance est villageoise.
Le centre commercial florissant suffit aux besoins des habitants de Grand-Vaux, mais satisfait également les autres Saviniens. En 1975, un marché alimentaire est installé mais disparaît quand le marché Ferry s’installe sur le plateau de Savigny.
Le Pré-aux-Houches, où l’on voit encore paître chevaux et vaches de la ferme Poitou, donne au quartier un air de campagne. La présence de l’Yvette complète l’aspect « vert » du lieu, et les habitants se baladent le long de la rivière.
Les événements organisés par la Ville sont nombreux et Grand-Vaux devient presque un « centre-ville » pour Savigny.
La lente décomposition du lien social
Le vent tourne doucement dans les années 80-90. Les Pieds-noirs repartent, à la retraite, vers le soleil. Une nouvelle population arrive, les bâtiments vieillissent, l’ouverture d’un supermarché à Epinay, où les habitants peuvent se rendre à pieds en longeant l’Yvette, fait du tort au centre commercial. Le côté familial de Grand-Vaux s’éteint et la vie associative se restreint.
Grand-Vaux est encore un quartier sans histoire qui continue d’évoluer. Des contrats régionaux, signés en 1990 et 1994, permettent l’ouverture d’une crèche et l’agrandissement du centre de loisirs. Le programme « Ville avenir-prévention » permet d’autres réalisations : une maison de quartier en 1998, un nouveau petit pont sur l’Yvette, un chemin piétonnier dans le Pré-aux-Houches.
L’incendie du gymnase en 2002 marque un tournant dans l’histoire de Grand-Vaux. Utilisé par les scolaires, les associations et les clubs sportifs, le gymnase est un vecteur de lien social pour les habitants du quartier. Un nouveau projet sort de terre en 2005, sur le pré-aux-Houches.
La rénovation urbaine : la renaissance du quartier
En 2014, c’est le Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) : 5 milliards d’euros sont prévus pour les 200 quartiers retenus dans le nouveau programme. La rénovation de Grand-Vaux devient une priorité nationale.
En 2016 est signé le premier protocole pour la préfiguration de la rénovation urbaine du quartier. Un conseil citoyen est créé en février 2015.
Le projet prévoit, entre 2019 et 2033, la réhabilitation de la barre et tour rue Claude Monet (223 logements), la démolition de la barre Utrillo, de la barre et tour rue Van Gogh et de la barre et tour rue Degas (583 logements), et la construction d’environ 980 logements, dont 300 sociaux.
La crèche et la maison de quartier seront démolies et reconstruites, une plateforme de services publics sera créée, les surfaces commerciales seront reconstituées, dans un quartier dont l’entrée sera valorisée.
C’est l’espoir du renouveau pour Grand-Vaux et ses 5 400 habitants.
Château de Grand-Vaux
Les mentions du vaste domaine royal de Vaux remontent au XIIIème siècle. Au XVIème siècle, s’y élève un manoir nommé Grand Vaux, bientôt remplacé par une maison de maître. Les propriétaires de succèdent jusqu’à Pierre Vigier, fondateur de la Société des bains publics de Paris. Sa fortune lui permet d‘acquérir en 1797 le domaine (maison, dépendances et terres), qui s’étend sur dix hectares. A sa mort en 1817, la surface de Grand Vaux a décuplé.
Son fils Achille, unique héritier, prend sa succession. Il agrandit encore le domaine, remet entièrement à neuf le château, l’aménage et crée un parc grandiose. Le « règne » des Vigier constitue l’âge d’or de Grand Vaux.
A partir de 1872, la propriété est acquise par les Guyon, puis les Darlu, et enfin par l’industriel Ferdinand Serres, qui le transformera en un véritable musée de l’Empire. Après la Deuxième Guerre mondiale, c’est la société Salmson, fabricante d’automobiles et de pièces de moteurs d’avion, qui achète le domaine pour en faire une maison de vacances et de repos pour ses employés.
Laissé ensuite à l’abandon, le domaine va voler en éclat avec la construction de l’autoroute du Sud (1953-1959). Le projet final, qui privilégie la ligne droite, prévoit de traverser Grand Vaux. L’autoroute coupe alors définitivement le château de son parc. Ces terrains vides, une aubaine en cette période de crise du logement, aiguisent l’appétit des constructeurs immobiliers.
Conscient du problème, le conseil municipal envisage un temps l’acquisition du domaine, pour finalement, quelques années après, donner son accord au projet de la Semicle (Société d’économie mixte pour la construction de logements économiques), qui doit être réalisé sur l’emplacement du parc, au sud de l’autoroute.
En 1958, la SCI Résidence de Grand Val propose de créer 120 à 130 logements dans la partie et demande l’autorisation de détruire le château. Le syndicat d’initiative proteste, mais le préfet accepte, le château est démoli pendant l’été, sans autre contestation.
En 1961, la résidence Grand Val sort de terre à l’emplacement du château, tandis que dans le parc, par-delà l’autoroute, 1 521 logements construits de 1961 à 1968 forment le nouveau Grand Vaux. Un passage souterrain creusé en 1964 reliera Grand Val à Grand Vaux.
Place Faidherbe
La place Faidherbe qui abrite cette superbe maison dans le même style que la maison de la Tourelle, située rue de la Cave
A gauche de la propriété, l’ancienne route royale de Longjumeau à Corbeil porte depuis 1868 le nom du propriétaire du domaine de Grand-Vaux, le comte Achille Vigier. On peut apercevoir sur la gauche la buvette de la place Faidherbe.
A droite, la rue Faidherbe était l’ancienne ruelle du Charnier, autrefois dénommée ainsi car s’y trouvait à proximité un charnier utilisé en cas d’épidémie.
Avenue Carnot
Appelée Route Neuve en 1900, l’avenue prend le nom de Carnot par délibération du conseil municipal du 22 octobre 1948. Les nouvelles maisons sont construites en meulière, en parpaing et en brique, certaines portent des noms, comme la villa Antoine.
La Villa au premier plan existe toujours.
Café-Hôtel-Restaurant « A l’ami Gaston »
Située au 35 rue de la Liberté, cette vue nous permet de redécouvrir l’hôtel café restaurant « A l’ami Gaston ».
De cet établissement très animé durant les années 20-30, il ne reste que quelques vestiges : le panneau de l’enseigne, l’ensemble des poutres d’origine, et une partie de la verrière sont conservés. La pergola de verre qui abritait les clients, attablés dehors, a été fermée, transformant ainsi toute la structure du bâtiment.
Le 19 août 1944, quelques jours avant la libération de Savigny-sur-Orge, des membres du groupe F.F.I. Libération Nord réunis dans le café sont surpris par l’irruption de soldats allemands. Ils tentent alors de se disperser. Des coups de feu éclatent. René Charton, qui participait à la réunion est mortellement blessé.
Ce lieu fut transformé en école dans les années 80, le cours secondaire privé La Cerisaie, avant d’être remplacé par l’école et collège privés Etienne-de-Vesc qui ferma ses portes en 2004.
La boutique de décoration Jocarelli s’y est installée depuis.
Les Bains-Douches
Dans les années 20, la création des lotissements entraîne un accroissement considérable de la population qui passe de 1893 habitants en 1923 à environ 7 à 8000 habitants en 1927.
En effet, encouragés par une règlementation sur les constructions peu contraignante, ainsi que par la volonté de posséder un bout de terre à la « campagne », les Parisiens achètent leur parcelle sur le plateau de Savigny pour y construire leur maison. Souvent simple cabane de jardin au début, elle s’agrandit au fur et à mesure des besoins (et des moyens) de la famille.
Mais les débuts sont difficiles : les rues du plateau ne sont pas empierrées, il n’y a pas de gaz, d’électricité, d’eau (il faut aller au puits).
Ces nouveaux banlieusards, qui vivent dans des conditions rudimentaires, sont alors surnommés les « mal-lotis ».
La municipalité prend conscience des besoins en équipements collectifs de ces nouveaux habitants. Ainsi, par mesure d’hygiène et afin de pallier l’absence de salle de bains chez les particuliers, la commune se dote d’un établissement de bains-douches dont la construction commence en 1929 et s’achève en 1933.
Les bains-douches abritent aujourd’hui l’imprimerie municipale.
L’église Sainte-Thérèse
Dans les années 20-30, Savigny se transforme. Les terres labourables du plateau se couvrent de petites habitations, c’est le phénomène des lotissements.
L’abbé Deutsch, curé de Savigny, s’inquiète de voir les nouveaux habitants trop éloignés de l’église Saint-Martin. Il obtient de Mme Serres, propriétaire de terrains, qu’elle lui cède une parcelle pour construire un nouveau lieu de culte. La baraque en bois qui sert de chapelle se révèle vite trop petite. La première pierre de l’église en dur est bénie le 1eravril 1928.
En 1931, la paroisse devient indépendante de celle de Saint-Martin. Le presbytère et la sacristie sont construits en 1935. Le bâtiment est agrandi en 1939 et en 1942, on construit un clocher carré pourvu d’une cloche.
Consacrée à Sainte-Thérèse en 1940, l’église est entièrement décorée par les paroissiens. L’orgue sera installé en 1987.
Ecole Jules Ferry
À Savigny-sur-Orge, la population est passée de 1893 habitants en 1923 à 11 592 en 1930. On évalue à 969 les enfants en âge scolaire mais les quatre classes de l’école des filles et les trois classes de l’école des garçons (65, 55, 71 élèves en 1929) sont déjà saturées. La situation est critique et va aller en s’aggravant puisque « 750 à 800 constructions s’édifient tous les ans ».
Dès 1927, le conseil municipal prend la mesure de la situation et débat de la construction d’un groupe scolaire.
La Ville sollicite l’Etat et le département pour obtenir des subventions pour l’édification du nouveau bâtiment prévu au lieu-dit « La Longue Raye », sur un terrain qu’elle vient tout juste d’acquérir. Les subventions sont longues à être accordées et ne couvrent de toute façon pas toutes les dépenses, estimées à 2 827 652,85 francs, sans compter le prix du terrain. 200 000 francs restent à la charge de la commune.
En attendant, on aménage deux classes, tenues par un couple, M. et Mme Cordeaux, dans les locaux vides de la ferme de Champagne, mis à disposition de la commune par le propriétaire, M. Bernheim.
L’école est construite en 1928 et ouvre en 1929. Elle est également pourvue d’un réfectoire et de logements pour les enseignants. Le conseil municipal décide d’adjoindre des bains-douches dans la cour de l’école de garçons entre le préau et le mur d’enceinte avec une ouverture sur la rue.
Madame et Monsieur Cordeaux, les instituteurs de Champagne, sont nommés directeur et directrice. Les dix classes sont immédiatement trop petites pour accueillir les 1400 élèves du plateau. En 1931, les 376 garçons sont répartis en six classes (l’une d’elle comporte encore 91 élèves !) et les 340 filles dans six classes également.
Les agrandissements s’enchaînent : vingt nouvelles classes entre 1930 et 1960 !
Une école maternelle est adjointe en 1960.
Le groupe scolaire prend le nom de « Jules Ferry » au cours de l’année scolaire 1931-1932.
Aujourd’hui l’école (maternelle et élémentaire) compte 913 élèves répartis dans 33 classes.
A gauche de l’école, à l’angle des avenues des écoles et des Chardonnerets, la papeterie « Au Cerf-Volant » était très appréciée des enfants, car on y trouvait des friandises et des jouets.
Le carrefour du Bardy
Dans les années 20-30, le plateau se couvre de petites maisons. Des commerces et services s’ouvrent pour satisfaire les nouveaux arrivants. Le Bardy (à droite) fait partie de ceux-là.
Dans les années 50, il fait café, hôtel, tabac, salle de billard et de ping-pong, marchand de glaces et entrepreneur en maçonnerie ! Le Bardy existe toujours aujourd’hui.
L’avenue, elle, est beaucoup plus lotie de nos jours !
Ecole Aristide Briand
En 1931, 68% des Saviniens vivent sur le plateau et l’école Jules Ferry est, dès son ouverture, trop petite. Le projet d’un autre groupe scolaire est rapidement évoqué.
Le terrain est choisi au lieu-dit les Deux Croix, avenue de Joyeuse, et la décision de construire est prise en 1932.
La nouvelle école ouvre en septembre 1936 avec 12 classes.
En 1946, un service d’hygiène scolaire (centre médical) est ouvert. Dans les années cinquante, l’école est dotée d’une bibliothèque.
Aujourd’hui l’école (maternelle et élémentaire) accueille 552 élèves répartis dans 20 classes.
Hôtel-Restaurant « Le Grand Panorama »
Cet hôtel-restaurant situé avenue de Fromenteau bénéficiait d’une splendide vue sur la vallée de l’Orge. C’était avant-guerre un lieu de détente très apprécié des danseurs amateurs. Egalement lieu de banquets et de cérémonies, de nombreux saviniens y ont célébré leur union. L’établissement ferme ses portes à la fin du XXè siècle.
Aujourd’hui le bâtiment a été réhabilité pour accueillir une antenne du Centre d’accueil pour demandeur d’asile en Essonne (C.A.DA.), France Terre d’Asile, afin d’offrir un logement et un accompagnement aux demandeurs d’asile le temps de leur procédure.
Ferme de Champagne
Le domaine de Champagne est attesté dès le XIIe siècle dans une charte du prieuré bénédictin de Marmoutiers. Il appartient alors à Gace de Champagne, évêque de Laon.
De nombreux propriétaires lui succèdent, parmi lesquels le maréchal Davout, mais le nom qui reste incontestablement attaché à la ferme de Champagne est celui de la famille Petit qui l’exploita pendant plus de 170 ans, de 1744 à 1916. Également maîtres de poste au relais de Fromenteau, les Petit se consacrent entièrement à l’exploitation agricole à partir du milieu du XIXème siècle, lorsque le chemin de fer vint concurrencer la route.
Trois membres de la famille Petit seront maires de Savigny : Charles-Pierre (1800-1811), Jules-Henri (1840-1843), enfin Charles-Antoine (1869-1872). Ce dernier fait prospérer le domaine où règne la polyculture intensive (graines de betterave et de blé, élevage diversifiée) en appliquant toutes les nouvelles techniques et en les innovant, comme en témoigne les premiers essais de labours avec une machine à vapeur tractant la charrue. La réputation de la ferme Champagne est telle que le semencier Vilmorin vient s’y fournir en graines.
En 1854, Charles Petit crée une usine où sont réalisés les premiers essais de distillerie de betterave à sucre en appliquant le procédé mis au point par Hugues Champonnois.
En 1916, Louis Petit meurt à Verdun. Ses enfants sont trop petits pour reprendre l’exploitation. La ferme est vendue puis louée à une association (« l’Union des colonies étrangères en France ») ayant pour objectif la réinsertion des mutilés de guerre. La « ferme des mutilés » est inaugurée par le président Raymond Poincaré en octobre 1917.
Entre 1926 et 1928, les locaux abritent des classes provisoires en attendant la construction de l’école Jules Ferry.
Le domaine est ensuite acquis par le ministère de la justice qui envisage d’y installer un centre pour les mineurs délinquants. Le COPES (Centre d’Observation Public d’Education surveillée) accueille ses premiers mineurs le 1er août 1945 jusqu’en 1972.
Depuis 2007, c'est un centre éducatif fermé pour une quinzaine de mineurs de 13 à 18 ans, qui dépend du service de la protection judiciaire de la jeunesse. Dans un souci de réinsertion, les pensionnaires sont formés aux métiers de la restauration.
Certains bâtiments de la ferme non utilisés ont été remplacés en 2017 par des logements sociaux et réhabilités pour abriter des lieux culturels (théâtre, centre d'exposition...).
Le Réservoir
Construit à l’angle de l’ancien chemin des Meuniers (l’actuelle avenue de l’Armée Leclerc) et de l’ancien chemin de Morangis (l’actuelle avenue Jean Allemane), le réservoir est mis en service le 25 août 1926.
Haut de 27.81 mètres, cet équipement d’une capacité de 2000 m3 est destiné à alimenter en eau la population.
Bon nombre de photographies illustrant les cartes postales anciennes du plateau seront prises du haut de ce château d’eau. Chose actuellement impossible puisque le sommet du réservoir abrite une batterie d’antennes !
La 3ème mairie, le centre administratif et la salle des fêtes
Une nouvelle mairie
1927 : La municipalité fait l’acquisition des bâtiments de l’ancienne ferme Dorgère, avenue de la Gare, pour y installer certains services municipaux. En effet, les habitants sont désormais nombreux et la mairie – école – presbytère située rue de l’Église est trop petite.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, tous les services municipaux sont rassemblés à la ferme Dorgère, si bien qu'il faut agrandir le bâtiment. En 1958, le Conseil municipal envisage de construire un vrai centre administratif. Un concours d’architecte est lancé mais après 7 ans d’indécision, la municipalité se résout à une solution plus économique : plusieurs bâtiments sont construits, au fur et à mesure des besoins, sur la parcelle située derrière la mairie (un bâtiment préfabriqué abritant les services administratifs, une caserne des pompiers, les ateliers municipaux, le magasin, le stockage du service Achats et les Archives). En 1981, une annexe supplémentaire accueille les services techniques et le service urbanisme. Mais les bâtiments sont dispersés et les bureaux trop petits et mal adaptés.
L’idée d’un centre administratif refait alors surface. Anticipant une prochaine construction, la caserne des pompiers et les ateliers municipaux sont déplacés sur la toute nouvelle ZAC des Gâtines, libérant ainsi l'espace nécessaire.
L’architecte communal, Jean-Louis Chentrier, présente trois projets, l’un d’eux est retenu. Le résultat donne « une architecture futuriste accrochée à la ferme Dorgère », symbole de la « juxtaposition de deux époques ».
Les services emménagent enfin dans leurs nouveaux bureaux au début de l'année 1998.
Conçu comme un bâtiment modulable avec des cloisons amovibles au gré des besoins, le centre administratif a beaucoup évolué depuis sa construction, la dernière grande restructuration datant de 2018.
Une salle des fêtes dans la grange
La grange, « grand bâtiment au milieu de la cour construit en pierres et couvert en tuiles et zinc » selon l'acte notarié, est dépendante de la ferme. Elle mesure 30 mètres de long sur 13 mètres de large et 10 mètres de hauteur sous faitage. En 1932, la Ville la transforme en salle des fêtes : des portes sont percées, les murs sont enduits en plâtre, le sol est dallé, et un plateau de scène avec rideau, décors, et équipement de lumières électriques est installé.
Incendiée par les troupes allemandes en 1944, la salle sera reconstruite et restructurée. Depuis le début des années 90, elle a fait l'objet de nombreux aménagements. En 2006, on rénove les ferronneries des portes, oeuvres d'après-guerre réalisées par des apprentis de l'ancienne école de formation des artisans et en particulier de Raymond Galidi et de Lucien Rivet. Enfin en 2007, une artiste locale, Valérie Charpentier, réalise la fresque du hall qui accueille les spectateurs.
Avenue de la Gare
Jusqu’en 1925, Savigny est un petit village rural d’Ile-de-France. On y distingue deux noyaux d’habitats : le village et le hameau de Grand-Vaux. Le village s’organise autour d’une vaste place (l’actuelle place Davout). Trois rues partent de cette place située devant le château : la rue du mail à gauche, la Grande rue à droite et au centre l’avenue du Château qui monte vers le plateau.
Avec la construction de la ligne de chemin de fer en 1843, l’avenue du château est coupée en deux. Un passage à niveau permet de traverser les rails, mais jugé dangereux, il est remplacé par un tunnel au moment du doublement des voies en 1903. A ce moment-là, l’avenue du Château a déjà changé de nom pour s’appeler avenue de la Gare.
Dans les années 60, on construit les murs de soutènement de chaque côté de l’avenue. Pendant un bref moment, des vitrines dans les murs de soutènement permettent d’afficher des publicités. Elles seront vite enlevées.
Lors du conseil municipal du 8 janvier 1971, l’avenue sera renommée avenue Charles de Gaulle.